RENAULT VEL SATIS
La révérence
Nous avons appris mercredi dernier la décision du groupe RENAULT d’arrêter la production de la VEL SATIS. Si on est un peu triste à l’usine de SANDOUVILLE, on ne se fait pas non plus trop d’illusions. Ces derniers temps la grosse RENAULT n’était produite qu’à une dizaine d’exemplaires par jour. Ces derniers étaient de plus majoritairement destinés à l’administration française. Notre président a pourtant fait ce qu’il a pu en restant fidèle à ce modèle un long moment.
Certainement lassé par les échecs successifs, Le constructeur semble pour l’instant vouloir se faire oublier sur le créneau. Il faut dire qu’on a du mal à vendre des berlines haut
de gamme en France. Nous avons l’image des allemandes collée à la peau et cette sensation de ne pas retrouver une finition de même niveau sur nos grandes françaises.
Il faut bien avouer que le style de la VEL SATIS était dès le départ assez décalé. Haute perchée, elle n’a jamais eu la stature d’une berline élancée. C’est pourtant justement sur ce point que RENAULT comptait marquer un grand coup. On pensait qu’il était intéressant de se différencier nettement de la concurrence allemande plutôt que de lui livrer une attaque frontale. Elle était originale avec son grand hayon, mais la « sauce » n’a pas prise. A titre d’hommage posthume nous tenons à réaffirmer que si sa carrosserie n’est de loin pas du goût de tout le monde, l’habitacle aura en revanche été un modèle de luxe et de confort. Les épais fauteuils en cuir, le tableau de bord en bois travaillé et le comportement exemplaire de la caisse sont aujourd’hui encore une référence.
De timides projets seraient bien en gestation, mais ils ne concerneraient qu’un modèle coréen sur lequel RENAULT apposerait son badge. Chez PSA c’est d’ailleurs un peu le même problème. Si la 607 est au contraire très consensuelle, elle ne se vend pas beaucoup plus. Quand à la belle C6, on a tous plaisir à la regarder passer mais personne ne s’en offre une. Après une vague d’efforts de la part de nos constructeurs, la France entre à nouveau dans une période de frilosité qui risque de mettre la production de berline haut de gamme au point mort pendant un bon moment.
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