Etude : Les conducteurs européens et leurs pneus
Les statistiques de BRIDGESTONE
C’est un mal qui nous ronge et le passionné de voitures anciennes que je suis s’en rend compte chaque jour, l’automobile devient un consommable, un outil de transport calibré pour un certain nombre de kilomètres, qui dédouane son propriétaire de tout entretien intermédiaire. A force de s’imprégner du marketing des constructeurs, nous avons fini par nous mettre en tête qu’à 100000km il était temps de changer de voiture, et qu’à 200000km elle était bonne pour la casse.
Avec la fiabilisation (supposée) des moteurs et par un savant concours entre constructeurs, les périodes de révisions et de vidanges sont passées en quelques années de 10000km à 30000km. Rares sont les conducteurs qui continuent de soulever leur capot de temps en temps pour faire l’appoint d’huile ou d’eau. Par confort et à l’aide de grandes œillères, nous avons collégialement décidé que l’automobile était dorénavant sans entretien. Bien entendu, le suivi des pneumatiques suit la même règle. Résultat, des statistiques de plus en plus alarmantes sont relevées par le constructeur BRIDGESTONE.
Sur la seule année 2012, on constate une augmentation de 25% de pneus sous-gonflés ou usés. 78% des automobilistes roulent avec des pneus sous-gonflés et 25% avec des pneus usés au-delà de la limite légale. Pas besoin de chercher bien loin la cause des pneus usés. La crise est là et un pneu ou quoi que ce soit d’autre qui touche à l’automobile est cher. On ne pourra pas en vouloir à un chef de famille de penser que manger à sa faim est un concept prioritaire sur la sécurité routière.
Pour autant, et là il y a moins d’excuses, BRIDGESTONE fait apparaitre à travers son étude que l’usure prématurée des pneumatiques est due avant tout à un mauvais entretien. Et encore, quand on parle d’entretien, il s’agit simplement de vérifier ses pressions de gonflages. En roulant sous-gonflé, non seulement le pneu s’use de manière irrégulière et rapide, mais en plus cela conduit à une surconsommation de carburant.
On estime que 3.9 milliards de litres de carburant sont ainsi gaspillés chaque année entrainant de fait une sur pollution de 9.2 millions de tonnes de CO2. Et là pas de crise en cause. Au contraire, à l’heure où rouler devient un luxe avec un carburant couteux, on devrait tout faire pour l’économiser. Dans ce cas, pas de bonnes excuses, nous nous sommes tous greffé un « poil dans la main ».
Aussi technique soit-il, un pneu est un ballon gonflé d’air. Il subit des variations de températures énormes entre l’hiver et l’été. Là encore, le « marketing de la terre brulée » et les campagnes de gonflages à l’azote tendent à faire croire au conducteur que son pneu est désormais sans entretien.
Entre des consignes de constructeurs qui écrivent encore dans leurs manuels qu’une « vérification hebdomadaire de la pression de ses pneus est recommandée » et les conducteurs européens qui passent des années entières sans jeter un œil, il doit y avoir un juste milieu. Une petite vérif tous les trimestres permettrait déjà de régler à mon avis le problème.
A vos gonfleurs !
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