Vous roulez dans votre dernière voiture thermique

Vélib’ de force

Deux jours après l’annonce des résultats de l’organisme AIRPARIF (chargé de mesurer la qualité de l’air en région parisienne), démontrant une fermeture des voies sur berges parisiennes sans effet : « Aucun impact significatif sur l’exposition des populations n’a été mis en évidence à la hausse ou à la baisse », Anne Hidalgo annonce qu’elle ne veut plus de moteurs thermiques dans sa ville d’ici 2030 et même 2024 pour les diesels.

Il nous reste donc 7ans, le temps moyen nécessaire à un renouvellement de parc automobile. Vous roulez donc peut-être aujourd’hui dans la toute dernière voiture thermique de votre vie. Juste avant que la Maire d’une ville décrète unilatéralement la prochaine révolution industrielle, ne pourrions-nous pas réfléchir à des issues moins totalitaires et à la vraie place de l’automobile dans nos vies ?

Qu’est-il donc arrivé à la France pour détester aussi soudainement et aussi violemment le monde de l’automobile ? Les observateurs savent très bien qu’il n’y a pas à l’origine de réelle connexion entre le besoin de trouver des solutions pour réduire la pollution, et un bien plus ancien virus de détestation de l’automobile et de tout ce qui tourne autour. La perche était trop belle, le rapprochement trop facile, l’automobile qui dérangeait est devenue la seule et unique cause du changement climatique. Sans « l’électrique », point de salut, et pendant que les centrales électriques au charbon crachent leurs fumées bien noires pour donner 20km d’autonomie à d’anémiques automobiles sur batteries, on ne cesse de flageller les moteurs thermiques, responsables de tous nos maux.



Le désamour automobile est en fait un virus qui s’attrape depuis une trentaine d’années dans les quartiers « bobo » parisiens. Las de l’image du conducteur-frimeur, fier de son automobile, qui à la belle époque se garait en double file et bien en vue devant son restaurant préféré, le bobo a décidé que le grand chic est désormais de ne pas avoir d’automobile. Dans les années 80, le père du bobo avait pourtant par habitude acheté une belle grosse MERCEDES, celle-là même que vous pouvez croiser dans les parkings souterrains, pleine de poussière, démodée mais quasiment neuve, et qui n’a servie que pour quelques rares déplacements familiaux, quand la maison de famille à la campagne n’avait pas encore été vendue. Cette génération des années 80 a grandi dans son quartier parisien, en évitant soigneusement de voyager dans les arrondissements voisins. Dans son cas de figure à la fois triste et isolé, il n’a jamais eu besoin de voiture, il s’en passe très bien depuis toujours, il n’en a jamais gouté la saveur. Cette génération n’a d’ailleurs pas passé son permis de conduire, et ne quitte la capitale que par avion pour des destinations lointaines. Ces « intramuros » arrivent aujourd’hui au pouvoir, et occultent totalement et logiquement la place de l’automobile dans notre histoire et dans nos vies.



Vous pourrez tenter de leur raconter la première fois que votre père vous a pris sur ses genoux pour vous « donner » le volant de son auto dans une allée. Vous pourrez essayer de leur parler de vos souvenirs avec les petites copines, des premières virées en vacances avec les copains, de cet instrument de liberté et de joie inégalable pour croquer la vie. Vous pourrez leur raconter vos nuits à la lampe de chevée, en train de rêver sur les pages du magazine spécial annuel « toutes les automobiles du monde 1984», vous pourrez leur chanter la musique du V12 MATRA sur les petites routes du Tour Auto, vous pourrez aussi tout simplement tenter de leur expliquer que vous en avez simplement besoin pour travailler. Essayez toujours, mais il y a toutes les chances pour que vous vous trouviez face à chevelu bouclé, en col-roulé rouge et Weston usées (parce que c’est plus chic) qui vous regarde sans comprendre.



Et le rapport avec Anne Hidalgo, Nicolas Hulot et la planète me direz-vous ? Et bien justement, il n’y en a aucun. C’est la grande arnaque, il n’y a jamais eu aucun rapport. C’est juste bien pratique de tout mettre sur le dos de l’automobile. Et quand le Maire adjoint déclare que les parisiens se réapproprient leur ville avec les voies sur berges, est-il bien sûr de parler au nom de tous ceux qui cumulent les embouteillages un étage au-dessus ? Est-il bien certain que tout le monde ne conçoit la liberté qu’avec des patins à roulettes ?



Quand allons-nous admettre que l’automobile réunie plus de passionnés dans le monde que tous les sports nationaux réunis ? Quand allons-nous prendre en compte la valeur de ce patrimoine, de cet objet d’histoire intimement lié à nos vies ? Quand allons-nous chercher des solutions pour la planète sans stigmatiser la bagnole ?



Si un jour je suis élu Maire de Paris, j’interdirai le football. Les crampons abiment les pelouses, les pelouses c’est la nature, il faut les protéger. (Et vous savez quoi ? j’aime pas le football ;-)




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En attendant les beaux jours, (et les lendemains qui chantent sans Covid) nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année

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